Pour ce mois de février 2023, nous commençons par le Parc national des Cévennes.
Sont à l'honneur ci-dessous le bâti granitique, la Gentiane des marais, le Vautour Percnoptère, l'observatoire du Mont Aigoual et la Pensée des rochers.
Parc national des Cévennes
Le bâti granitique
L'un des 3 bâtis typiques du Parc.. celui dont je préfère le plus !
Je vous l'accorde.. j'ai exceptionnellement mis de côté le pointillisme pour sublimer la pierre tout en gardant un petit esprit d'hiver...
Installée en haute altitude (900 - 1 300 m), cette architecture inspire à la fois douceur et force éternelle.
Tout l'ensemble bâti est configuré pour affronter le rude climat d'hiver : des petits espaces, des petites ouvertures, des communications internes entre chaque bâtiment... et la façade nord contre la pente protégeant du vent du nord.
Cette architecture apporte un sentiment de ne faire qu'un avec la terre...
Pour les curieux, la photo illustrant cette ferme et le four des Urfruits au Pont-de-Montvert, ainsi que les caractéristiques de cette architecture sont à retrouver ici.
Le Gentiane des marais (Gentiana pneunomanthe L.1753)
A l'allure élancée et élégante bleue azure, sa tige et sa fleur peuvent atteindre respectivement jusqu'à 60 cm voire plus et jusqu'à 4 cm.
Vous pouvez la découvrir dans le Parc national des Cévennes en période estivale sur les hauteurs entre 1 000 et 1 500 m d'altitude principalement. Mais pas que ! Elle est également présente dans de nombreuses autres régions..
Classée parmi les espèces sous préoccupation mineure par l'UICN, elle est pourtant en forte diminution en France en raison de la disparition de nombreux habitats humides.
Petite histoire...Elle est une formidable hôte pour un petit papillon : l'Azuré des Mouillères (Phengaris Alcon), menacé en Europe et protégé.
Ce petit papillon dépend entièrement de cette petite fleur bleue car il pond ses oeufs sur les boutons floraux...Mais aussi.. il dépend entièrement des fourmis !
À l'éclosion, la chenille se nourrira de ces boutons floraux, puis tombera au sol.. et se fera passer pour une larve de fourmi, et ainsi ramenée et nourrie par la fourmilière !
Un fragile équilibre qui justifie l'importance de la fourmi-hôte ainsi que de cette merveilleuse petite fleur bleue pour son développement larvaire !!Désormais, ouvrez l'oeil et souvenez-vous de son rôle crucial dans la vie de ce petit papillon, l'Azuré des Mouillères.
Pour les curieux, cette fleur est à retrouver sur l'Atlas de la faune et de la flore du Parc national des Cévennes ou sur l'INPN. L'Azuré des Moullières quant à lui est à retrouver sur l'INPN ici.
Le Vautour percnoptère (Neophron percnopterus)
Inscrit sur la liste rouge de l'UICN, ce vautour est catégorisé parmi les espèces vulnérables en Europe et en danger à l'échelle mondiale.
L'apparition de produits toxiques destinés à éliminer les animaux "nuisibles" pour les cultures... tout comme l'appauvrissement et la destruction de ses habitats de prédilection provoqués par l'abandon des activités pastorales et par la mutation des sols sont quelques unes des causes de sa vulnérabilité aujourd'hui..
Avec son envergure pouvant aller jusqu'à 1.80 m, ce magnifique vautour aime particulièrement les falaises pour y nicher mais aussi les milieux ouverts pour se nourrir.
Les Cévennes.. un milieu idéal pour cet oiseau !
Petite anecdote : cet oiseau est capable d'utiliser une pierre pour rompre la coquille des gros oeufs dont il convoite le contenu... Lors du baguage d'un jeune dans les Alpilles, en juillet 2001, la surprise fur de trouver 8 balles de golf dans le nid !! Il avait très certainement confondu ces balles de golf avec des œufs..
Oiseau migrateur, ouvrez l'oeil et sortez les jumelles dès l'approche du printemps lors des vols de parades en couple (mars - avril).
Pour les curieux, sources et compléments sur l'Atlas de la faune et la flore du Parc national des Cévennes.
L'observatoire du Mont Aigoual
Un bâti emblématique...
Riche de plus d'un siècle d'histoire...
Riche en records : pluviométriques déversant en 24 heures l'équivalent que Paris en un, en chutes de neiges atteignant 1,86 m en 24 heures, un vent montant à 360 km/h, et en températures atteignant -28°C...
Riche en aventures avec près de 28 sentiers sur son massif...
Riche de finalement tout puissance 10 !
Ce haut-lieu culminant à 1567 m d'altitude est le dernier observatoire météorologique habité de montagne en France !
Et à la fois une exposition-musée avec près de
80 000 entrées !
La Pensée des rochers
(Viola tricolore subsp. Saxatilis (F.W. Schmidt Arcang., 1882)
Une petite fleur que vous n'observez qu'à partir de 750 m d'altitude environ, entre mai et aoû !
Seules 11 observations ont été relevées sur l'Atlas du Parc national des Cévennes, contrairement à notre précédente fleur la Gentiane des marais qui a été observée 224 fois dont la dernière remonte à 2022. La dernière observation de la Pensée des rochers remonte à 2019.